Réligion of Friday, 3 March 2017

Source: cameroon-info.net

La crise anglophone crée la division au sein de l'église catholique

Les fidèles francophones estiment que le clergé de Bamenda prennent partie Les fidèles francophones estiment que le clergé de Bamenda prennent partie

Les fidèles catholiques francophones qui résident à Bamenda, dans la Région du Nord-Ouest, sont en colère contre les prêtres et les évêques de la province ecclésiastique de la ville. C’est ce que rapporte le quotidien Mutations édition du 3 mars 2017. Ce qui dérange ces fidèles selon le quotidien, c’est les sorties répétées des prélats sur la crise anglophone, mais aussi cette tendance, disent-ils, à vouloir «stigmatiser les francophones». Une fidèle âgée de 60 ans rencontrée par le quotidien déclare: «je ne savais pas que face à un problème, un prélat pouvait dire aux croyants que chez nous les anglophones, on fait comme ça et non comme cela».


Outre cela, les fidèles catholiques francophones dénoncent le fait que des responsables des écoles catholiques exigent des frais de scolarité élevés alors que leurs salles de classe restent fermées. Autre motif de colère: l’absence de la Catholic Education Workers Trade Union (CEWOTU) du conclave qui s’est tenu le 27 février dernier à Bamenda. Ce conclave avait pour but de trouver des voies et moyens pour mettre fin à la crise anglophone qui dure depuis le mois de novembre 2016.


Loin de ne souhaiter que les prêtres restent totalement silencieux sur la question anglophone, les fidèles, à l'occurrence francophone, se sentent plutôt lésés dans ces sorties. Pour rappel, un mois après le début du problème anglophone, les évêques anglophones ont adressé au Chef de l’État une missive dans laquelle ils disaient être favorables à l’idée du fédéralisme. «Les anglophones pensent que le Gouvernement a créé une division au sein de l’élite, en donnant des postes prestigieux dans l’appareil gouvernant. Ces postes étaient exclusivement réservés aux francophones. Regardant dans le passé, de nombreux anglophones aujourd’hui être victime d’une supercherie fomentée par le Président Ahidjo. Les anglophones se plaignent de ce que les concours d’entrée dans les grandes écoles qui forment les ressources humaines du pays sont tenus par le système francophone… La conférence épiscopale prône le fédéralisme comme l’une des voies de sortie. Le système fédéral permettra d’endiguer une fois pour toutes cette question anglophone. Les populations pensent que ce système prendra en compte leurs spécificités».