Actualités of Friday, 10 December 2021

Source: www.camerounweb.com

Abandonnés, les réfugiés camerounais au Tchad lancent un cri de détresse aux autorités

Les refugiés Camerounais au Tchad Les refugiés Camerounais au Tchad

• Plus de 30000 Camerounais ont fui l’Extrême-Nord pour se réfugier au Tchad

• Ils lancent un cri de détresse aux autorités

• La situation inquiète l’Etat Tchadien

Au moins 30 000 Camerounais victimes des derniers conflits intercommunautaires à l’Extrême-Nord se sont réfugiés au Tchad voisin, a alerté, le président de la Transition du Tchad, Mahamat Idriss Déby, dans un tweet. Les affrontements qui ont éclaté dimanche dernier entre les communautés arabes Choa et Mousgoum à l’Extrême-Nord du Cameroun, se sont poursuivis lundi et jusqu’à mercredi à Kousseri où cohabitent ces deux communautés.

Selon les autorités administratives, ces affrontements ont fait des dizaines de morts et d’énormes dégâts matériels dans l’Extrême-Nord obligeant ainsi plusieurs milliers de personnes à fuir la région vers les villes voisines et le Tchad. « Ces récents conflits ont engendré la fuite du Cameroun de plus de trente mille personnes pour chercher refuge au Tchad », a relevé Mahamat Idriss Déby.

Le confrère Deutsche Welle a pu recueillir le témoignage de quelques refugiés. Abandonnés, ils lancent un véritable cri de détresse. « Notre appel est qu'on nous vienne en aide avec des vivres, des moustiquaires etc… On se retrouve ici parce que si on reste là-bas, les éleveurs arabes risquent de nous brûler. On est là depuis déjà trois jours, nous sommes partis en abandonnant tous nos biens. On ne sait où aller pour l'instant et nous sommes regroupés ici.' », a confié Thérèse, une réfugiée camerounaise à DW.

De nombreuses femmes et enfants ayant fui leur domicile au Cameroun se sont donc réfugiés là. Ruth, de nationalité tchadienne et mariée à un Camerounais, en fait partie. ‘'Nous sommes des réfugiés du Cameroun. Nous sommes ici à la suite des troubles, les arabes éleveurs ont attaqué les pécheurs mousgoum et ils ont tué beaucoup de gens, c'est pour ça qu'on a fui. On a tout laissé derrière nous, ils ont brûlé nos maisons, on a abandonné notre bétail là-bas. Nous sommes venus dormir dans le froid comme ça avec les enfants. Nos maris sont toujours en guerre là-bas, nous sommes en train de prier pour eux comme ça‘' explique t-elle à DW.

Sur son site, l’agence l’onusienne en charge des réfugiés (HCR) a confirmé que « les récents affrontements intercommunautaires entre éleveurs arabes Choa et pêcheurs et agriculteurs Mousgoum au Cameroun ont forcé des milliers de demandeurs d’asile à traverser la frontière vers le Tchad » voisin.