Arabe-Choas et Mousgoum s’affrontent depuis dimanche dernier. L’administration peine à rétablir l’ordre dans l’arrondissement de Logone-Birni. Le spectre d’une guerre civile plane sur les départements du Logone et Chari et du Mayo-Danay.
La tension est toujours très vive dans les arrondissements de Kousseri et de Logone-Birni, département du Logone et Chari malgré la descente effectuée par Midjiyawa Bakary, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord pour réconcilier les membres des communautés Mousgoum, Arabe-Choas et Massa qui s’affrontent depuis dimanche dernier.
Affrontement dont le nombres de morts grimpe chaque jour. A la date de mercredi 8 décembre 2021, 19 personnes ont été tuées et 12 autres sont en soins intensifs. Les blessés plus grave ont été évacués à l’hôpital régional de Maroua pour des prises en charge appropriée. A l’origine de cet énième affrontement intercommunautaire entre éleveurs Arabes-Choas et pécheurs Mousgoum et Massa le contrôle des eaux pour la pèche et les espaces de pâturages pour les éleveurs. Pour le député Kamssouloum Abba Kabir, chef de la communauté Arabe-Choa, « lorsque les animaux des arabes sont arrivés à Ouloumssa situé le long du fleuve pour s’abreuver, les Mousgoum ont voulu empêcher les bétails de s’abreuver.
Le fleuve étant considéré comme une ressource naturelle qui devrait profiter à toutes les communautés, les arabes n’ont pas accepté que leurs animaux en soient privés, c’est ainsi qu’une altercation s’est déclenchée et a malheureusement dégénéré » explique le parlementaire. Le porte-parole de la communauté Mousgoum, le professeur Mazra a aussi reconnu l’origine de cette crise qui perdure depuis des années. « Il s’agit d’une lutte pour le contrôle des espaces de pâturages, de pêche et d’agriculture entre les communautés dans un contexte de rareté des ressources », a-t-il souligné.
Mardi 7 décembre 2021, Midjiyawa Bakary, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord s’est rendu dans l’arrondissement de Logone-Birni. Pendant plus de 2 heures, l’autorité administrative a rappelé l’importance de la paix, du vivre ensemble entre les communautés et de l’unité nationale dans notre pays. Avec les chefs religieux, les présidents des associations, des commerçants des deux communautés et surtout les élites Arabe-Choas et Mousgoum. A l’esplanade du Sultanat, le gouverneur de l’Extrême-Nord est venu en apôtre de la paix. Il a transmis aux différents leaders le message de paix et de réconciliation en présence des différentes communautés. C’était peine perdue.
A peine rentré sur Maroua, les appels à la mobilisation se sont multipliés dans les différentes communautés qui sont sur le pied de guerre. Des messages sont diffusés dans les foras Mousgoum, Arabe-Choas et Massa appelant chacun à rester mobilisés pour un affrontement imminent. Pour les autorités administratives du Logone et Chari la situation reste tendue, et la peur de voir le conflit s’étendre à d’autres localités du département du Logone et Chari augmente de jour en jour.
Hier des tirs à l’arme à feu ont été entendus toute la journée dans la ville de Kousseri. Les forces de maintien de l’ordre et de défense ont visité des maisons à la recherche d’armes. Tout est parti d’une alerte donnée de la venue d’une centaine de jeunes Mousgoum et Massa pour Kousseri à la recherche des familles arabe-Choas. Le marché central de Kousseri a été fermé sur instruction des autorités locales. Les populations ont été priées de rester chez elles jusqu’à nouvel ordre.