• Les premiers chiffres étaient de 30.000
• Les chiffres ont quasiment triplé
• La Tchad va être déborder à cette allure
De 30.000 il y a quelques jours, le nombre de réfugiés camerounais au Tchad est sur le point d’être triplé. Selon les dernières informations, ils seraient désormais plus de 80.000.
Plus de 80.000 personnes ont fui depuis 10 jours l'Extrême-Nord du Cameroun, en proie à des violences communautaires qui ont fait au moins 22 morts, pour se réfugier au Tchad, a indiqué ce mardi l'ONU à l'AFP.
Depuis début décembre, des affrontements liés aux ressources en eau, à Kousséri dans le département du Logone-été-Chari, entre pécheurs et bergers, ont eu lieu. De milliers de personnes ont fui l'Extrême-Nord du Cameroun, en proie à des violences intercommunautaires, qui ont fait une vingtaine de morts et obligé plus des milliers de personnes à se réfugier au Tchad voisin.
Au moins vingt-deux personnes auraient été tuées, trente autres blessées dans des affrontements intercommunautaires meurtriers, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, a indiqué le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Ces violences sont dues à « des ressources rares au Cameroun », forçant dans un premier temps « 30 000 personnes à fuir au Tchad ». Le HCR, par la voix de son porte-parole, Boris Cheshirkov, « est profondément préoccupé par les nouveaux affrontements intercommunautaires, qui ont éclaté cette semaine dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, déplaçant des milliers de personnes à l’intérieur du pays et forçant plus de 30 000 personnes à fuir vers le Tchad voisin ».
Près de 80% des réfugiés camerounais au Tchad seraient des femmes - dont beaucoup sont enceintes - et des enfants, selon le HCR. Ils ont trouvé refuge à N’Djamena et dans les villages situés le long du fleuve Logone. Des affrontements ont éclaté dans le village frontalier d’Ouloumsa, à la suite d’un différend entre éleveurs de bétail arabes, pêcheurs mousgoum et agriculteurs au sujet de la raréfaction des ressources en eau et en pâturage. La violence s’est ensuite étendue aux villages voisins, réduisant en cendres une dizaine de villages. « Nous sommes ici à la suite des troubles, les arabes éleveurs ont attaqué les pêcheurs mousgoum et ils ont tué beaucoup de gens, c'est pour ça qu'on a fui […] Nos maris sont toujours en guerre là-bas », a expliqué une réfugiée.
Depuis les chiffres ont évolué "Il y a actuellement 82.000 réfugiés camerounais qui ont traversé le fleuve" Chari, qui sépare le Tchad et le Cameroun, a déclaré à l'AFP Papa Kysma Sylla, le représentant du HCR au Tchad. "Les arrivées continuent", a-t-il poursuivi.