La violence s’est rapidement propagée dans tout Bamenda, le chef-lieu de la Région du Nord-Ouest ce jeudi 8 décembre 2016 en fin de matinée.
«Ce que nous vivons ici en ce moment dépasse tout ce que nous avons subi jusqu’ici. Les jeunes ont barricadé les routes, ils ont mis le feu presque partout. Ils s’attaquent aussi à certains véhicules. C’est très grave. La population apeurée cherche où se cacher. Moi-même, j’ai trouvé refuge chez un ami. Je ne pouvais pas prendre le risque de prendre la route pour mon domicile qui est loin de Commercial avenue». C’est le témoignage d’un confrère que le reporter de Cameroon-Info.Net a eu au téléphone peu avant 11h.
La ville de Bamenda où les activités sont paralysées depuis plusieurs semaines à la suite d’une grève des enseignants et avocats anglophones a enregistré ce jeudi 8 décembre 2016, une escalade de la tension entre les populations mécontentes et les forces de l’ordre à cause de la décision des responsables du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti politique au pouvoir, d’organiser un meeting, dénommé "Meeting de la paix", dans la ville pour inviter les manifestants à mettre un terme à leur mouvement d’humeur.
Philemon Yang, le Premier Ministre et Jean Nkuete, le Secrétaire général du RDPC, devaient s’adresser à la population locale comme ils l’ont fait hier à Buea, dans la Région du Sud-Ouest, lors d’un meeting similaire.
«Le Premier Ministre et le Gouverneur Adolphe Lele Lafrique avaient déjà pris la route pour la place du meeting à Bamenda congress hall. Quand l’insurrection a déclenché, ils ont rebroussé chemin. De ma position, je ne peux pas vous dire exactement où ils sont. La vérité pour le moment, c’est que le meeting, programmé pour commencer vers 10h, ne se tient pas», informe notre source.
L’escalade de la tension survient alors que la veille, les évêques ont lancé un appel à la fin de la grève des enseignants.