Trois membres du gouvernement camerounais se rendront aux États-Unis cette semaine selon une lettre que les services du premier ministre Philemon Yang ont adressé à l'ambassadeur représentant permanent du Cameroun auprès des Nations unies, Michel Tommo Monthe.
Le directeur de cabinet du premier ministre, Ghogomu Paul Mingo, l'ancien ministre Elvis Ngolle Ngolle et le conseiller technique au cabinet du premier ministre, professeur Fabien Nkot, se rendront aux États-Unis « au courant de la période du 03 au 09 août 2017 ».
Selon la lettre, le but de cette mission gouvernementale est « de fournir aux Camerounais y résidant et aux autorités américaines des clarifications sur la situation qui prévaut dans les Régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest ».
À travers cette mission, le président camerounais Paul Biya cherche à jouer la carte de l’apaisement, après plusieurs tentatives de dialogues et négociations qui se sont soldés par un échec.
À plusieurs reprises, Paul Biya avait été interpellé sur la crise anglophone par des députés américains. Cette crise qui préoccupe à l’international, a retenu l’attention du lanceur d’alerte américain Edward Snowden.
Lors de la coupure d’internet dans les régions anglophones, il s’est fait remarquer en lançant sur le réseau social Twitter, une campagne dénommée #Bringbackourinternet qui signifie en Français (rendez-nous notre internet).
La crise anglophone qui dure depuis neuf mois ne faiblit pas. Une situation qui s’explique par le fait que certains militants anglophones sont encore détenus à la prison. Leur procès prévu pour avoir lieu le 29 février dernier a été émaillé d’incident et finalement reporté au 31 aout 2017.
C’est dans cette atmosphère de malaise que Paul Biya envoie les membres de son gouvernement à l’Organisation des Nations Unis pour faire le point de la situation et essayer de trouver un moyen de résoudre définitivement cette crise socio-politique qui n’a que trop duré.
Les populations de la région anglophone qui comptent pour environ 20 % des 24 millions d’habitants réclament entre autres la libération des leaders anglophones, le retour à l'État fédéral et une meilleure redistribution des ressources du pétrole dont les réserves se trouvent à l’ouest.