Les enseignants et les avocats anglophones dont la grève est à l’origine des troubles que traverse la partie anglophone du Cameroun avaient posé des conditions pour lever leur mot d’ordre de grève.
Parmi ces conditions, il y a la libération de tous les manifestants interpellés lors des émeutes du 9 décembre 2016 à Bamenda et 15 décembre 2016 à Kumba. Sur les 54 personnes (dont 3 mineurs) interpellées, 13 avaient été remises en liberté, selon Issa Tchiroma, le ministre de la Communication qui avait animé à ce sujet une conférence de presse à Yaoundé le 24 décembre 2016.
Après les enquêtes, le tribunal militaire de Yaoundé avait décidé de maintenir en détention préventive 41 suspects à Yaoundé. «Pour ceux-là, des indices suffisants ont été relevés à leur encontre. Des poursuites judiciaires ont donc été engagées contre eux pour des qualifications diverses», avait expliqué le porte-parole du gouvernement.
Afin de sauver l’année scolaire dans les Régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest, et de permettre une reprise des négociations avec les grévistes, le Gouvernement aurait décidé de libérer les «fauteurs de troubles» arrêtés et transférés à Yaoundé.
«Cette libération pourrait intervenir ce dimanche ou demain lundi. Le Gouvernement a décidé de faire des concessions, en espérant que ceux qui sont en face vont aussi mettre de l’eau dans leur vin. Il est vrai qu’ils disaient que les chiffres avancés par le ministre Issa Tchiroma n’étaient pas complets parce qu’il y avait d’autres enfants comme certains étudiants de l’Université de Buea qui sont portés disparus. Mais, depuis la déclaration du ministre, il y a eu des réunions qui ont permis d’élaguer des désaccords. J’ai espoir que la libération des personnes détenues va décrisper l’atmosphère des négociations. Il faut absolument que les élèves et étudiants reprennent l’école», indique une source gouvernementale impliquée dans la recherche de solutions de sortie de crise.