C'est l'information phare des derniers jours au Cameroun. Basile Atangana Kouna est désormais un homme libre. En détention depuis 2018, l'ancien ministre de l’Eau et de l’Énergie et ancien directeur général de la CamWatera été remis en liberté. Ce dernier était poursuivi pour “détournement de derniers publics en coaction“, “complicité“ des mêmes faits, “émigration clandestine“ et de “violation des dispositions du Code des marchés public“ dans le cadre de l’opération anticorruption Épervier.
C’est en mars 2018 que Basile Atangana Kouna, par ailleurs ancien Directeur général de la CamWater a été arrêté au Nigeria avant d’être ramené à Yaoundé.
Cette libération ne fait pas l'unanimité car d'autres aussi auraient pu connaitre le même sort mais ce ne fut pas le cas. Le deux poids deux mesures refait surface dans la justice qui est déjà mis à mal depuis.
D’aucuns interrogent le fondement juridique de l’intervention jugée récurrente de la présidence de la République dans des dossiers judiciaires en cours. Des interventions révélées et dévoilées par la révolution numérique des réseaux sociaux heurtent de plein fouet une opinion publique interloquée.
Le coordonnateur de l’Offre Orange, Hilaire Kamga soutient pour sa part que la libération de l’ancien ministre de l’Eau et de l’énergie alors qu’il était poursuivi pour détournement des fonds publics est une grave injustice à l’égard d’autres prisonniers.
Sur les antennes de Canal 2 International, ce dernier crie au scandale judiciaire. « On est entrain de mettre une loi qui permet aux gens de voler plus de 50 millions. Dans une telle posture je ne peux pas être content... C’est pour dire aux citoyens que chaque fois qu’on te met dans un meilleure posture, débrouille toi à voler 50 millions FCFA et le jour qu’on t’attrape tu remets après avoir investi (…) Du coup les petits voleurs vont rester en prison. Ça fait mal ! Pourquoi Alain Fogue ne peut aussi négocier et retrouver la liberté ? »
La libération de Basile Atangana Kouna avait été annoncée une première fois en 2020, soit il y a 2 ans. Ce surprenant revirement de l’exécutif camerounais, qui avait fait des proies de l’opération Épervier des exemples de sa rigueur dans la lutte contre la corruption, avait été révélé par une note confidentielle qui a fuité fin janvier sur les réseaux sociaux.
« On ne peut se permettre de libérer Basile Atangana Kouna, l’ami de Ferdinand Ngoh Ngoh. » s'indigne le lanceur d'alerte Boris Bertolt mais c'est déjà trop tard, Basile Atangana Kouna est déjà libre.