Avant de connaitre les résultats de l’enquête en cours pour déterminer la cause réelle du déraillement qui a occasionné un carnage à Eseka, le vendredi 21 octobre 2016, plusieurs observateurs semblent convaincus que l’accident a fait suite à la décision de la Société Camrail d’ajouter des wagons (8) au convoi. Mais, le Ministre des Transports, Edgar Alain Mebe Ngo’o ne voit pas les choses de la même façon. Interrogé par nos confrères de Canal 2 International, le membre du Gouvernement semble plutôt s’interroger sur l’étrange coïncidence qu’il y a eu entre l’annonce d’un faux déraillement dans la matinée de vendredi et cette catastrophe ferroviaire intervenue aux environs de 13 heures.

«Il n’est pas nécessairement déjà dit, au stade où nous en sommes, que c’est le fait d’avoir ajouté des wagons qui est à l’origine du déraillement. Ce qui s’est passé, c’est qu’avant huit heures du matin, la nouvelle d’un déraillement était déjà en circulation. Y comprit, dans les réseaux sociaux. Et pour soutenir cette information, pour lui donner un caractère de vraisemblance, il y a une image qui y a été associée et qui a finalement été identifiée comme des images du déraillement qui a eu lieu en août 2009. Donc, à ce stade, nous sommes dans la désinformation, dans l’intoxication parce qu’il n’y a pas déraillement», a indiqué le Ministre des Transports.

C’est donc sur la base de ce premier «faux déraillement» qu’Egard Alain Mebe Ngo’o a d’abord démenti l'information annonçant cette catastrophe ferroviaire, lors d’une intervention qu’il a faite au journal de 13 sur les antennes du Poste national de la Cameroon Radio Television (CRTV).

«Je suis appelé dans le courant du journal de 13 heures. Je rends compte des mesures prises au niveau du Ministère des Transports pour assurer la mobilité, la fluidité des personnes et des biens (après l'affaissement d'un pont sur l'axe lourd Douala-Yaoundé, NDLR) et je saisis l’occasion pour démentir l’information relative à un éventuel déraillement du train. Mais, ce qui se passe, c’est qu’à la même heure, c'est-à-dire à 13 heures 00, le déraillement se produit effectivement à Eseka. Donc, pendant que je suis aux antennes, pour démentir les informations qui circulent depuis avant huit heures du matin, coïncidence malheureuse ou fortuite, le véritable déraillement se produit à 13 heures», a-t-il ajouté.

L’explication du Mintransport rejoint celle d’un des rescapés du «train de la mort» que Cameroon-info.net a rencontrée à Douala. Alors que le train venait de quitter la gare de Yaoundé, celle-ci dit avoir lu une publication annonçant un déraillement sur le réseau social Facebook. Elle aussi dit s’interroger depuis lors sur cette étrange coïncidence. Le bilan de ce terrible accident continue de s’alourdir. Tandis que les autorités avancent un chiffre provisoire de 75 morts et près de 600 blessés, certains rescapés évoquent plusieurs centaines de morts, à la suite de ce déraillement survenu dans la ville chef-lieu du Département du Nyong-Ekelle.