Alors que le Cameroun a rendu un hommage aux 79 victimes qui ont péri dans le déraillement d'un train Yaoundé-Douala, les opérations de secours ne sont toujours pas terminées sur le lieu du drame, à Eseka.
Les pompiers viennent de retrouver un porte-monnaie dans la boue et tentent de décrypter la pièce d'identité qui s’y trouve. Chaque jour depuis vendredi, date du déraillement du train, ils descendent vers ces quatre wagons. L'une des voitures est complètement éventrée, couchée sur le côté dans un mètre d'eau et de boue. La priorité est de déplacer la carcasse.
« On va attendre que la pluie s’arrête un peu pour éviter le sur-accident et soulever le deuxième wagon. Dedans, il y a une mare d’eau, on va essayer de la vider et aspirer l’eau pour l’assécher », explique le colonel Francis Ekosso.
« On ne veut pas qu’on nous cache ce qui se passe »
Les pompiers pensent en effet que d'autres corps se trouvent peut-être sous les voitures accidentées. C'est également l'avis des habitants d'Eseka. De l'autre côté de la route, sur une petite butte, ils sont une quinzaine à observer les opérations. « On ne veut pas qu’on nous cache ce qui se passe parce que le nombre qui est en train de nous être donné, ce n’est pas l’effectif qui est là. C’est plus. On nous parle d’une soixantaine [de victimes], ce n’est pas ça », peste Clovis Ngonalin, un habitant.
Quasiment tous les habitants d'Eseka doutent du bilan officiel. Beaucoup s'étonnent aussi de voir que les grues arrivées samedi pour dégager les wagons ont été retirées alors que les quatre voitures n'ont toujours pas bougé du fond du ravin.