Le Cameroun se réveille chaque jour presque avec un scandale de détournement à gérer. Le pays est gangréné de partout par des fossoyeurs de deniers publics. Certaines se retrouvent punis, d'autres non.
D'après les informations émanant de l’Agence Financière de l’Investigation Financière (ANIF), les détournements de fonds publics ont coûtés 8674 milliards de FCFA au trésor public camerounais entre 1997 et 2021. Immense. En d’autres termes, en moyenne 361,43 milliards sont détournés chaque année, et ceci depuis 25 ans.
Qu'est ce qui explique donc cette situation ?
Pour Hugues SEUMO, S’il n’est évidemment pas question de remettre totalement en cause la longévité de la classe politique camerounaise au pouvoir depuis plus de trente ans, on peut cependant souligner son inaptitude à s’adapter aux nouvelles données politiques, en dépit de son empressement habituel à se déclarer compétente à s'éterniser au pouvoir.
Des personnes coupables de détournements publics constituées généralement de hauts commis de l’Etat, ministres, directeurs généraux de sociétés, magistrats municipaux, prestataires…, dont plusieurs ont été emprisonnées suite à des lourdes condamnations dans le cadre de la campagne anti-corruption dénommée « Opération épervier ».
L’ancien directeur général de la Cameroon Water Utilities, William Sollo, l’ex-recteur de l’université de Douala, Bruno Bekolo Ebe, un ancien secrétaire d’Etat aux travaux publics, ont été les premiers à être écroués.
Mais cette opération dite épervier a t-elle toujours sa légitimité ?