Les réactions continuent d’être enregistrées au sujet de la crise dans les Régions anglophones.
Vendredi 9 décembre 2016, le Président de l’Assemblée Nationale est monté au créneau au Palais des Verres de Ngoa-Kellé. Cavaye Yéguié Djibril a, dans un premier temps, dénoncé l’attitude des Députés SDF (Social Democratic Front) qui ont participé à des marches à Bamenda et Buea cette semaine.
«Le Cameroun ne se gouverne pas dans la rue. L’écharpe tricolore que nous arborons est un attribut de solennité qui nous confère l’honorabilité et l’immunité dont nous sommes investis.Cette écharpe ne doit pas être traînée dans la rue. Elle doit être respectée et protégée», a-t-il martelé avant de poursuivre à l’endroit des mécontents des Régions anglophones:
«Je condamne avec la dernière énergie toute velléité de partition du Cameroun. Je condamne avec la même énergie des actes produits tels que celui de la mise à feu du drapeau de la République. Revendiquons, manifestons, mais ne brûlons pas les symboles de l’État».
Son homologue le président du Sénat lui a emboité le pas le même jour. Marcel Niat Njifenji condamne les violences et pointe des personnes tapies dans l’ombre.
«Le Sénat par ma voix condamne avec la dernière énergie le comportement de cette horde d’antipatriotes qui, manipulée par des personnes irresponsables et aux desseins ignobles agressent de paisibles compatriotes, détruisent des infrastructures acquises au prix d’énormes sacrifices. Et, comble de l’inacceptable, brûlent le drapeau national symbole de l’État».
D’autres réactions émanant cette fois des partis de l’opposition ont été enregistrées. Garga Haman Adji, le président de l’Alliance pour la Démocratie et le Développement (ADD) appelle à l’unité dans le respect de la diversité du Cameroun.
«C’est une situation très compromettante, je crois, qui découle d’un certain nombre d’incompréhensions à la base d’un certain nombre d’analyses de situations aussi bien politiques que sociologiques de notre pays. Il ne faut pas chercher nos différences. Voyons ce qui est réalisable, ce qui est possible. Et laissons de côté les rêves que nous remplirons au fil du temps. On se retrouve avec tel qui vient de Hilé-Alifa dans le Logone-Et-Chari, l’autre D’Ambam ou de Man dans le fin fond du Sud chez les Ntoumou. Nous devons faire un effort pour rester ensemble. Et nulle part en Afrique nous ne serons nous-mêmes tout seuls sauf dans une famille ou dans un petit patelin», déclare l’ancien ministre de Paul Biya.
Quant à la députée Patricia Tomaïno Ndam Njoya, elle appelle à l’ouverture d’un dialogue franc, seul moyen pour elle de résoudre le problème anglophone. «Il y a eu des crises comme ça dans les années 1991 au Cameroun et les Camerounais se sont assis pour vraiment poser les problèmes et apporter des solutions. C’est ce que nous demandons pour Bamenda. C’est-à-dire que le dialogue est ouvert, on l’espère, mais il faut aller jusqu’au fond pour que cela soit durable».