Opinions of Wednesday, 26 October 2016

Auteur: Pauline Poinsier Manyinga

Manyaï: la grande colère contre Biya

Le président camerounais, Paul Biya Le président camerounais, Paul Biya

Les Bétis voulaient que Paul Biya rentre au Cameroun pour lui servir leur mémorandum ? Biya a été servi, et bien servi ! Mais, depuis l’étranger d’où il a dû rentrer précipitamment avec sur la conscience, la mort de centaines d’innocents, et leur sang qui crie vengeance.

Manyaï : la grande colère ! Ceci pourrait être le titre d’un roman. Un roman noir. Ou celui d’un film. Un film d’horreur... Ou de science-fiction. Sauf qu’ici, il s’agit bien de la réalité, et cette dernière dépasse de loin la fiction, même si le film de l’action se déroule à partir de Manyaï. Manyaï, c’est le nom d’une rivière dans le Nyong et Kelle, non loin de Matomb, en pays Bassa. Manyaï signifie : la grande colère en Bassa. Manyaï en colère, les conséquences qui s’en sont suivis seront lourdes, comme le déraillement sanglant ce vendredi 21 octobre 2016 de ce train fou à Eséka, ville natale d’Um Nyobè.

Savoir lire les signes dans l’air du temps, c’est le début de la sagesse. Oui, ce vendredi 21octobre 2016, Manyaï était en colère. Mais même si elle était hors d’elle, la jolie rivière n’est pas sortie de son lit. Elle n’a pas débordé. Manyaï à 01h 05mn précises, a tout simplement préféré tout arrêter et rompre. Rompre le contrat de dupes qui la reliait depuis 32 longues années à une soi-disant modernisation, avec une route mal entretenue, des populations toujours plus appauvries, des villes du Nyong et Kellé enclavées exprès grâce au détournement volontaire de l’axe-lourd Ydé-Dla loin des centres comme Eséka, Pouma, Edéa, comme ailleurs, Nkongsamba etc. C’est donc une femme belle, riche, mais délaissée et qu’on n’entretient plus qui a bruyamment claqué sa porte au nez d’un amant voyou qui l’exploite abusivement depuis des années, jouissant gratuitement de son lit pour rien, cadeau ! Pendant ce temps, une maîtresse attitrée polluée, paresseuse, dont le seul mérite est d’être placée au bon endroit au bon moment, est comblée de cadeaux ! Une maîtresse insatiable, qui n’arrête pas de brailler, pour en demander toujours plus.

Une maîtresse dont les fils mal élevés et prêts à tout volent, escroquent, font du chantage, et pourraient bien aller un jour jusqu’au meurtre, si ce n’est déjà chose faite. Mais cette fois avec leur mémorandum, le Mfoundi et ses fils sont allés trop loin. Car tout selon moi part de ce mémorandum que les chefs traditionnels du Mfoundi adressent au chef de l’état en l’absence de ce dernier du pays. Quelle idée saugrenue n’est-ce pas, d’écrire à quelqu’un au moment justement où on le sait absent... Le mémorandum que portera le patriarche Onambélé Zibi revendique encore et toujours plus de ministres, de Dg, bref, de responsables à tous les postes-clés. Ils estiment que Yaoundé, la capitale est sur leur terre.

C’est ici que se trouvent en effet toutes les institutions de la république : alors, Paul Biya doit casquer, sinon, çà va valser. Comme je les comprends, les pauvres ! Le palais d’Etoudi, le 01er ministère et les ministères, la Sni, la sûreté nationale, la gendarmerie nationale, les directions générales des grandes sociétés d’état, l’Enam, l’Emia, l’Ecole de police, l’Iric, l’Esstic, le Cuss, l’Emia, les ambassades de France, Usa, Allemagne, Russie, Angleterre etc. Logés au même endroit, tout çà vous pollue une ville ! Quelle grande malchance n’est-ce pas mes amis ?

Incroyable, mais vrai ! L’hôpital qui se fout de la charité. D’ici qu’on demande au pape François un cardinal vu que la nonciature est située au Mont Fébé... De quoi faire retourner nos ancêtres dans leurs tombes ! La colère de Manyaï, c’est donc le mémorandum outre-tombe de Ruben Um Nyobè à Paul Biya. Biya qui doit faire cesser tout çà tout de suite, de peur d’effets secondaires plus graves bientôt.