Révolte et répression

En avril 1964, Marguerite Mbida apparaît en tête de liste du PDC aux élections d'avril 1964. Le PDC est le seul parti politique à avoir osé présenter ces élections. Les leaders d'opinion camerounais de l'époque étaient soit en exil, soit en prison. Les électeurs du PDC ont démontré que leur victoire avait été volée lors des élections. Le gouvernement camerounais de 1964 a envoyé la police dans les villages et les manifestants ont été arrêtés et envoyés dans les fameux camps de concentration de Mantoum, Tcholliré et Mokolo. Le gouvernement Ahmadou Ahidjo a poursuivi la lutte contre l'UPC et sa branche armée (KNLA).

Il a signé des accords de défense avec la France, le personnel français était responsable de l'organisation, de la supervision et de l'instruction des forces armées camerounaises." Cela a déclenché une émeute sanglante et violente dans la région de Bamileke et Bassa.

 

Controverse sur le nombre de victimes

 

Quant au nombre de victimes impliquées dans cette atrocité, les opinions divergent. Le pilote d'hélicoptère français Max Bardet, qui opérait au Cameroun à l'époque, aurait commis ce génocide déclaré : "En deux ans, l'armée a pris le pays de Bamileke du sud au nord, et l'a complètement dévasté. Ils ont tué environ trois ou quatre cent mille Bamileke et ont rendu ce groupe presque éteint. Des lances contre les armes automatiques, Bamilékés n'avait aucune chance. Les villages avaient été saccagés. Comme Attila, "Tu viens, tu ne quittes rien". Peu de Français sont intervenus directement, j'en ai connu trois ou quatre, c'est tout".

 

En 2001, l'écrivain camerounais Mongo Beti a déclaré : "Les estimations allaient d'aussi peu que soixante mille morts. Les chiffres ont été brandis par les dirigeants officiels, pour enregistrer quatre cent mille statistiques, comme le prétendent les dirigeants nationalistes radicaux. C'était bien connu, les bourreaux minimisaient toujours car les victimes MAXIMISaient toujours".

Cependant, l'historien Marc Michel, qui avait étudié la question spécifique de l'indépendance du Cameroun, a déclaré que la plupart des combats ont eu lieu après l'indépendance. Il estimait que " très probablement, la guerre a fait des dizaines de milliers de victimes, pour la plupart des victimes de la guerre civile après l'indépendance ".

Pour l'historien Bernard Droz, auteur d'un livre sur la décolonisation, les événements de la période 1955-1959 seront de l'ordre de dizaines de milliers de morts, qu'il s'agisse de répression militaire coloniale ou de luttes internes avec l'UPC. Les manuels d'histoire des écoles camerounaises parlent de ces événements comme d'une "dure répression".

La désinformation et le déni des agitateurs à ces événements sont surtout marqués par les périodes qui précèdent et qui suivent l'indépendance. Certains groupes ethniques ont tenté de s'affilier à la victimisation en tant que groupe affecté par cette lutte, alors qu'en réalité, tout le peuple camerounais était impliqué.