Comme on pouvait s’y attendre les émeutes de Bamenda suscitent des réactions à l’international. De violentes manifestations survenues dans le chef-lieu de la région du Nord-ouest le 8 décembre 2016 ont fait plusieurs morts et blessés, ainsi que d’importants dégâts matériels. La réaction d’Amnesty International ne s’est pas faite attendre.
Dès le lendemain, l’ONG de lutte pour les Droits de l’Homme condamne fermement ce qu’elle considère comme l’usage excessif et disproportionné de la force contre les manifestants. Dans son numéro du 13 décembre 2016, La Nouvelle Expression (LNE) revient sur les déclarations d’un haut responsable de l’organisme.
Ilaria Allegrozzi, responsable Afrique centrale d’Amnesty a commis un communiqué le 9 décembre. «Les autorités du Cameroun doivent faire la lumière sur les circonstances des homicides et des blessures puis mener des enquêtes approfondies, impartiales et efficaces. Ceux raisonnablement soupçonnés de la responsabilité pénale des décès doivent être traduits en justice», exige ce dernier.
L’ONG estime que les autorités font recours à la violence au lieu d’apporter des réponses aux revendications des manifestants. «Nous appelons les autorités camerounaises à ne pas recourir à la force illégale dans sa réponse aux protestations. En répondant à des incidents de violences lors des manifestations avec une force inutile ou excessive qui menace d’enflammer une situation déjà tendue et pourrait mettre plus de vis à risque», précise le communiqué.
Amnesty dit s’appuyer sur des informations reçues des témoins oculaires des scènes de violence. «Dans divers quartiers, les forces de sécurité de Bamenda ont tenté d’empêcher les rassemblements et utilisé des gaz lacrymogènes et canons à eau pour disperser les manifestants. Vers 10h30, la police a barricadé l’entrée de l’avenue commerçante où les gens se rassemblaient. Un poste de police a été incendié par des manifestants. Les forces de sécurité auraient également tiré des gaz lacrymogènes sur le principal marché de Bamenda où personne ne protestait», dénonce Amnesty.