En fin de semaine dernière, lors de la cérémonie rituelle de son jugement en prélude au Nguon 2016, Mbombo Njoya, le Roi des Bamoun, a fait connaître au peuple sa position sur les émeutes de la ville de Bamenda dans la Région du Nord-Ouest. Le Sultan pense tout d’abord que c’est une crise qui pouvait bien être évitée.
«Si les services de renseignement avaient bien fait leur travail, on aurait éteint ces troubles et on ne serait jamais en train de vivre ce qui se passe actuellement», a-t-il dit au terme d’une audience accordée au Quotidien Emergence. D’ailleurs dans le discours qu’il a prononcé, le Roi des Bamouns a fait remarquer que «quand les troubles sociaux commencent, personne ne sait jamais quand ils finissent».
Dans son édition du 12 décembre 2016, le quotidien rapporte par ailleurs que le Sultan a indiqué au sujet des auteurs des revendications, qu’on ne les condamne pas systématiquement. «Pas du tout. Car, quand on a choisi la démocratie comme système politique, on doit savoir qu’elles font partie de la panoplie des règles qui l’enrichissent», a-t-il martelé.
Ne pouvant pas faire abstraction des violences qui ont accompagné ces émeutes, Mbombo Njoya a suggéré le dialogue. «Nous attachons beaucoup d’importance au dialogue. Le dialogue peut être un remède pour soigner tous les maux», dit-il.
Cependant le Roi des Bamoun réfute catégoriquement toute instrumentalisation des préoccupations des Camerounais sous le prisme tribal ou religieux. «Notre unité, notre cohésion et le caractère composite de notre nation sont non négociables. Car, ces valeurs ont été acquises de haute lutte et ne sont donc pas marchandables».