Pourquoi Maurice Kamto reste mon choix en 2025, comme ce fût le cas déjà en 2018. D'emblée et pour dire même vrai, le professeur Kamto n'était pas mon premier choix. En effet, j'avais au préalable dans ma short list les personnalités politiques suivantes et par ordre d'importance.

Akere Muna et Joshua Osih, car un Camerounais anglophone au pouvoir me paraissait très juste vu que nos compatriotes anglophones de manière générale sont plus sérieux et plus travailleurs et stricts que nous les francophones qui avons fait de ce pays une catastrophe. Mais leur complicité bizarre et de longue date avec certains hauts pontes du régime et leur manière de jouer les "aplatventristes" devant le pouvoir onteu raison de mon soutien leur concernant.

Ensuite, j'avais Cabral Libii, car son jeune âge me séduisait au départ, mais très vite, j'ai compris et bien avant même qu'il se présente aux élections qu'il faisait plus dans du populisme en disant exactement ce que les gens voulaient entendre plutôt que de le penser et c'est ainsi que mon regain d'intérêt à son égard s'est considérablement dissipé et quand encore il accepté de se réduire à un poste de simple député, j'ai définitivement pu comprendre qu'il n'avait pas du tout l'étoffe d'un dirigeant, car un dirigeant se doit d'être ambitieux et tu ne peux pas viser la présidence d'un pays et te réduire à un poste de député décoratif en prétendant que tu pourras changer les choses dans une Assemblée nationale dominée par le parti de la dictature. C'est d'ailleurs une chose que je décrie chez Joshua Osih, car comment pensez-vous être opposants d'un système que vous servez d'une façon ou d'une autre.

C'est là où j'ai fait une croix définitivement sur Cabral Libii, bien que je lui reconnais une certaine pertinence dans certains points de son programme politique. En outre, il semble plus intéressé à protéger les dérives de ses supporters sur les réseaux sociaux (à contrario de Maurice Kamto qui au moins dénonce ces dérives langagières de certains qui disent le soutenir) et à protéger les avantages de sa députation avec ses collègues.

Jean Michel Nintcheu, dont la cohérence politique ne souffre de rien et d'ailleurs je comprends pourquoi Maurice Kamto et lui s'entendent totalement, mais que malgré tout je trouvais et je trouve d'ailleurs toujours un peu belliqueux dans les bornes. Quand tu écoutes le député Nintcheu, tu as l'impression qu'il est dans une logique de "va-t’en guerre" et un bon leader ne doit pas avoir un discours qui transpire une certaine vengeance et ressentiment.

Maurice Kamto. Le professeur venait donc en 4e position dans ma liste et il s'est naturellement imposé dans ma conscience par "disqualification naturelle" des autres à travers leurs failles dont certaines que j'ai énumérées plus haut. Ce n’est pas pour dire donc que Maurice Kamto n'a pas de faille ou qu'il est saint et parfait par rapport aux autres. Loin de là, car vous savez parfaitement (lui en premier) ce que j'estime être ses failles et les reproches que je peux lui faire.

Toutefois, ayant eu beaucoup de temps d'observer toutes ces personnalités politiques qui se disent candidats présidentiels et ayant eu à m'entretenir avec lui, il est évident à mes yeux que Maurice Kamto est pour celui qui a une posture d'homme d'État. Le fait qu'il ait eu à servir le régime est un "atout" en ce sens qu'il maitrise la "cuisine interne" de ce système et par conséquent les failles de ce système et comme on ne combat pas quelque chose qu'on ne connaît pas, lui au moins connaît ce qu'il combat, car il a eu servir ce régime dont il connaît parfaitement "la force en face de lui et sa capacité de nuisance".

Le fait qu'il n'ait pas faim le rend davantage invulnérable aux différentes tentations d'achat de conscience du pouvoir qui a pu réussir à acheter pratiquement tous les hommes politiques du Cameroun. Le fait qu'il prône un discours de "changement dans la paix" et qu'il dénonce tous types de dérives particulièrement langagières y compris de certains qui disent le soutenir en dit long sur la vision pacifique qu'il souhaite donner à sa présidence si jamais il arrive à Étoudi. D'ailleurs, ici, je retiens bien que c'est le seul leader politique qui a toujours défendu sa compatriote Brenda Biya qui fait régulièrement la risée sur la toile en disant clairement que Brenda Biya n'est pas son père et qu'elle ne mérite pas des moqueries, car personne ne choisit sa famille et aussi que les Biya ne seront pas inquiétés d'aucune manière que ce soit s'il se retrouve à Étoudi.

Ce discours pacifique et parfois latent peut être discutable à plus d'un titre, mais il n'en demeure pas moins que c'est sa logique et dans une certaine posture, c'est aussi bien, car au demeurant une personne qui souhaite diriger un pays surtout comme le Cameroun devra faire avec toutes les sensibilités et surtout avec ceux qui ne lui sont pas favorables.

En définitive, tous ces points énumérés plus hauts, ajoutés au programme politique de l'homme politique, font donc en sorte que Maurice Kamto est mon candidat une fois de plus, car pour être très honnête, il n’y a personne face à lui dans l'opposition camerounaise face au régime. C'est le seul qui reste inflexible face à la dictature et qui n'a pas peur de la prison pour rester fidèle à sa lutte. Je voterais sa vision et son programme. Maintenant, si les Camerounais ne sont pas prêts à défendre leur vote le moment venu, c'est leur problème.